Bilan de la modification du Plan Local d’Urbanisme

Questions/Réponses concernant la modification du PLU de Lancieux
Le 14 décembre 2021, le Conseil Municipal de Lancieux a voté la modification du PLU. L’action de Lancieux Citoyenne a-t-elle été utile ?
Nous n’avons pas pu empêcher la validation de ce mauvais projet, mais nous avons obtenu des résultats intéressants.
Pourquoi dites-vous que ce projet est mauvais ?
Dans un contexte de forte demande de logements et de volonté nationale de limiter l’artificialisation des terres agricoles, il était vraiment incohérent de diminuer la constructibilité des zones déjà bâties. Devant la flambée des prix de l’immobilier, les pouvoirs publics doivent au contraire utiliser tous les leviers pour permettre aux personnes qui travaillent sur le territoire de se loger sur ce même territoire. 
Ce projet était une « modification » du PLU. Pourquoi prétendez-vous que cela aurait dû être une « révision », c’est-à-dire une procédure beaucoup plus lourde ?
Le PLU en vigueur, voté fin 2019, comporte un Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) ambitieux notamment sur deux points : 
      • réaliser “un minimum de 50% de la production de nouveaux logements dans l’enveloppe urbaine” 
      • “permettre de produire une offre de logements accessibles aux primo accédants et aux ménages actifs (locatifs sociaux et accession abordable)”.

Réduire la possibilité de construire en centre bourg va clairement à l’encontre de ces objectifs du PADD et devrait donc induire une révision complète.

Mais alors, pourquoi n’avez-vous pas obtenu gain de cause ?
Parce que la municipalité a affirmé que ces objectifs seraient tenus en matière de logements construits et nous ne pouvons pas prouver qu’elle ne tiendra pas ses engagements !
Le commissaire enquêteur ne nous a donc pas suivi. Nous le déplorons, mais nous pouvons le comprendre. Entre l’affirmation de la municipalité et celle d’une jeune association, il a pris acte en faisant, a priori et faute d’indicateurs, confiance à la municipalité. Mais dans son commentaire, le commissaire enquêteur est très dubitatif et il souligne que la commune n’a pas de suivi de la construction de logements et de la consommation foncière et qu’elle s’est engagée à en mettre un en place, ce dont il se félicite. Et nous aussi !
Que dit le sous préfet qui est en charge de la bonne exécution des textes ?
Il a la même attitude de confiance a priori envers la municipalité. Tant qu’on ne peut pas prouver que la mairie ne respectera pas ses objectifs, il est impossible de refuser ses projets. 
Mais le sous préfet en profite, judicieusement, pour rappeler à la commune son obligation de présenter un rapport chiffré au plus tard 3 ans après l’approbation du PLU, c’est-à-dire fin 2022. C’est bientôt et nous attendons ce rapport avec intérêt.
Et la municipalité elle-même, que vous a-t-elle dit ?
Rien du tout. Il nous a semblé que les objectifs de logements pour tous via une densification raisonnable et de limitation de l’artificialisation des espaces naturels et agricoles n’étaient pas au cœur de l’action municipale, malgré de beaux discours à ce sujet. A noter que l’opposition municipale a également voté pour la baisse de densification.
Notre réaction a tout de même permis de relever l’emprise au sol en centre ville, qui est passé de 50% dans le projet initial à 70% lors du vote final, soit une augmentation de 40% ! 
Vous semblez bien satisfaits pour des gens qui ont perdu !
Il ne s’agit pas de gagner ou de perdre, il s’agit de savoir si des familles à revenus modestes pourront se loger à Lancieux à l’avenir ou si notre commune se recroqueville entre personnes âgées et riches, qui ne se préoccupent même pas du fait que les personnes qui assurent les services qui leur sont nécessaires (paramédical, assistance de vie,…) sont dans la quasi-impossibilité de se loger sur place sans intervention publique. Notre critique de la procédure n’avait pour but que de souligner notre attachement aux objectifs du Plan d’Aménagement et de Développement Durable rappelés plus haut. 
La municipalité affirme qu’elle les tiendra, elle modifie discrètement l’emprise au sol initialement prévue et le sous-préfet explique comment il surveillera tout cela dès fin 2022. Nous avons aussi communiqué à ce sujet. Les habitants sont peut-être un peu plus informés des enjeux en cours. Ces résultats ne sont pas négligeables. Voila pourquoi nous avons l’impression que l’action de Lancieux Citoyenne n’a pas été inutile. 
voir aussi

Réponse du sous préfet à nos sollicitations :

Le 18/11/2021

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire,

Je commencerai par saluer l’action de la commune de Lancieux qui a su contenir l’extension de l’urbanisation pour faire en sorte que le développement urbain soit raisonné et adapté aux besoins du territoire. Au titre de la modification simplifiée du PLU de 2021, je pourrais ainsi citer le secteur de l’Ânerie. Avec une volonté de favoriser un développement urbain à l’intérieur de l’enveloppe urbaine existante, la commune a finalement souhaité que ce secteur ne soit pas urbanisé en excluant toute nouvelle urbanisation dans cette zone. Une décision vertueuse, au regard d’un foncier rare, qui méritait d’être soulignée et d’être prise en exemple.Concernant votre remarque sur l’extension urbaine :

Le SCOT du Pays de St Malo a octroyé à la commune de LANCIEUX une surface constructible de 11 ha. Le rapport de présentation de la révision de 2019 a justifié un besoin en logements estimé à 271 unités sur 10 ans (page 43), soit un besoin en surface constructible de 11,29 ha (271 logts/24 logts/ha). La révision du PLU a pris en compte 6 ha, environ, en extension pure (dont 1,57 ha pour un camping) et 5 ha dans les interstices urbains (rue des Mielles et rue Henri Samson – cf plan ci-dessous) pour répondre aux besoins en logements, en considérant une densité moyenne de 24 logements à l’hectare, prévue par le SCOT. Le PLU en vigueur respecte sans équivoque la consommation foncière autorisée par le SCOT du Pays de St Malo.Concernant l’évaluation de la consommation foncière :

  • l’article L 153-27 du code de l’urbanisme précise que « six ans au plus après la délibération portant approbation du plan local d’urbanisme, ou la dernière délibération portant révision complète de ce plan, (…), le conseil municipal procède à une analyse des résultats de l’application du plan, au regard des objectifs visés à l’article L. 101-2 et, le cas échéant, aux articles L 1214-1 et L 1214-2 du code des transports. (…). L’analyse des résultats peut inclure le rapport relatif à l’artificialisation des sols » ;
  • l’article L 2231-1 du code général des collectivités territoriales indique que  » le maire présente au conseil municipal ou à l’assemblée délibérante, au moins une fois tous les trois ans, un rapport relatif à l’artificialisation des sols sur son territoire au cours des années civiles précédentes ».

Par conséquent, la commune n’a aucune obligation de débattre et donc de rendre publique la consommation foncière avant un délai de trois ans après l’approbation de son PLU. Par ailleurs, le document joint en dernière page du rapport du commissaire enquêteur démontre que la commune réalise un suivi de l’emprise au sol construite. Je ne peux que vous inviter à patienter.

Concernant votre crainte d’une urbanisation future qui n’atteigne pas 50 % de logements en densification :

La principale restriction de densification concerne la zone Uc où l’emprise au sol passe de non-réglementée à 0,5 maximum. S’agissant d’une zone limitée en surface et déjà relativement dense, cette mesure n’aura que peu d’impact sur l’atteinte de l’objectif. A titre d’information, la zone Uc représentait dans le PLU, avant modification, seulement 8.2% de la surface de la zone urbaine. Elle va encore être réduite par la modification en cours. De plus, la mesure n’interdit pas la densification de la zone mais la limite à 50% de la surface de l’unité foncière. A ce stade, toute hypothèse contraire relèverait d’un procès d’intention fait à la municipalité. Le rapport relatif à l’artificialisation et l’analyse des indicateurs permettant de suivre la trajectoire du PLU, produits par la municipalité, nous renseigneront plus précisément sur les résultats intermédiaires à trois et six ans. Dans l’attente, toute remarque n’est que pure supposition.

Concernant l’observation sur la non-production de logements sociaux :

La possibilité de densification n’est pas synonyme de production de logements sociaux. Dans le PLU de LANCIEUX, la production de logements sociaux (30%) n’est imposée que pour des opérations de plus de cinq logements. Qu’ils soient réalisés en densification ou en extension, le seul déclencheur de la production de logements sociaux est le nombre de logements. Quoi qu’il en soit, que les logements sociaux soient imposés en complément de logements privés ou qu’ils soient réalisés avec une participation de la collectivité et d’un bailleur social, la commune devra respecter le volume défini dans le PLH de la CCCE et le justifier.

Concernant les choix de la municipalité qui s’opposeraient aux orientations de l’État, du conseil régional et de la CCCE :

En respectant la consommation foncière attribuée par le SCOT, le PLU de LANCIEUX est bien conforme aux exigences attendues sur ce point.

En résumé, le projet de modification de ce PLU et le document lui-même n’appellent pas d’autre remarque de ma part que celle de saluer le travail réalisé par la municipalité. Bien sûr, vous aurez la possibilité de contester le document approuvé devant la juridiction compétente.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire, l’expression de toute ma considération.

Bernard Musset
Sous-Préfet de Dinan

Questions concernant le lotissement des « poissonniers 2 ».

(crédit P. Icard)

Lancieux le 10 janvier 2022

Madame la Maire,

Le projet de lotissement des « poissonniers 2 » est à présent engagé et nous souhaiterions obtenir quelques renseignements et précisions à ce sujet.

Tout d’abord, nous avons constaté qu’une des parcelles non constructible constituant l’assiette foncière du lotissement avait été acquise via un prix d’achat par mètre carré quatre fois inférieur aux autres parcelles. Pouvez vous nous donner la proportion constructible de cette parcelle ?

Le règlement du futur lotissement (art 4) indique qu’un réseau d’eaux pluviales sera réalisé en plus d’une démarche d’infiltration des eaux pluviales à la parcelle. Pouvez vous nous donner le débit de fuite maximum fixé pour les terrains à construire ? Sans définition de cette limite, le dimensionnement de tout réseau aval devient tout simplement impossible. Pouvez vous nous préciser le dimensionnement et le tracé de ce réseau ?

Nous avons noté avec consternation que le règlement du lotissement interdisait explicitement l’installation de panneaux solaires en façade principale (art 11). Ce nouveau lotissement, installé à proximité d’une zone agricole, est éloigné de tout bâtiment historique : pouvez-vous nous préciser les raisons vous amenant à refuser aux habitants le choix d’installer pour leur usage personnel des panneaux solaires sur leur toit ?

Le lotissement comprendra 12 logements locatifs sociaux, ce dont nous nous réjouissons.
Quel sera alors le pourcentage de logements locatifs sociaux de la commune ? Pouvez vous nous préciser qui sera l’opérateur, le futur bailleur, et, compte tenu de l’impérieuse nécessité de limiter les consommations d’énergie par les locataires, si la cible « bâtiment passif » a été demandée par la commune ?

Nous n’avons connaissance d’aucun document publié faisant apparaître le prix de vente des terrains à construire. Pouvez vous nous en donner le montant ?

Afin de garantir, dans le temps long, un prix d’achat raisonnable des habitations à destination de familles à revenus modestes et de lutter contre la revente spéculative, un nouveau mécanisme de Bail Réel Solidaire créé par la loi Alur permet, via un opérateur social local propriétaire du foncier, de séparer la propriété du foncier de celle de la construction.

Compte tenu de la meilleure efficacité de ce dispositif dont des communes voisines, notamment Dinard et Saint Malo, se sont emparées, ne pourriez-vous pas le mettre en œuvre au lotissement des Poissonniers 2 ? Nous avons procédé à une analyse aussi complète et précise que possible entre vos critères d’accession aux lots et le dispositif du BRS. Ainsi que vous pouvez le constater à la lecture de la note jointe, les avantages sont considérables pour les futurs acquéreurs ainsi que pour la commune de Lancieux.

De façon générale, nous constatons que ce projet de lotissement a été mené sans concertation amont avec les acteurs du territoire qui auraient pu apporter de nouvelles solutions et améliorations par rapport à la première séquence du lotissement des Poissonniers 1.
Il est malheureusement possible que faute d’un travail collaboratif préalable tenant compte des évolutions contextuelles et réglementaires, ce projet ne soit pas optimisé et engendre par la suite regrets et critiques.

Nous vous rappelons que la majorité municipale et l’ensemble des habitant.e.s ont intérêt à mûrir collectivement les projets, plutôt que de les voir s’imposer d’en haut dans une forme d’impréparation. C’est l’objectif principal de notre association.

Nous vous remercions par avance de vos réponses et sommes disponibles pour une rencontre nous permettant de discuter de l’ensemble de ces points.

En vous souhaitant une bonne et démocratique année 2022, nous vous prions d’agréer, Madame la Maire, l’expression de nos respectueuses salutations

Vincent Gazeilles, Bernard Dubois
pour Lancieux Citoyenne

P.J. : Annexe analyse comparée Poissonniers BRS

 

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Modification du PLU. Avis de Lancieux Citoyenne

Lancieux le 16/08/2021                    

Monsieur le Commissaire Enquêteur

La commune de Lancieux présente un projet de modification du PLU en vigueur, décliné en une douzaine de points. Parmi ceux-ci, les deux principaux (changement de la zone Uc et élargissement de la zone Ub) remettent en cause le PADD et ne peuvent donc pas être envisagés dans le cadre d’une simple modification du PLU.

En effet, présentées comme des aménagements de détail du règlement, ces dispositions projetées conduisent à une forte diminution de la constructibilité des zones urbaines.
Sous prétexte de maintenir une harmonie patrimoniale de Lancieux, le projet empêche la densification et rend concrètement quasi-impossible la création de logements à prix abordable sur la commune.
Sauf démonstration du contraire (ce que la commune ne fait pas), les restrictions de hauteur en zone Uc et la création de la zone Ub2 rendent les objectifs du PADD inatteignables.

Ces propositions n’étant compatibles ni avec le SCoT, ni avec le PLH, ni avec les objectifs du PADD, nous vous demandons de donner un avis défavorable sur ces deux points du projet et de considérer que, si la commune persistait dans ses intentions, elle devrait envisager une révision du PLU pour les faire adopter.
Respectueusement

Pour Lancieux Citoyenne, son Président

PJ. Annexes de remarques sur les documents du site de la mairie


Annexe 1.

Remarques sur la note de présentation – Préambule

Articles applicables

Ce document fait référence p.4 aux articles L.153-41 et suivants, qui traitent de la modification du PLU.
Il est donc considéré que les dispositions proposées ne changent pas les orientations définies par le projet d’aménagement et de développement durables, sinon il conviendrait de faire une révision du PLU et les articles applicables seraient les articles L.153-31 et suivants.
La commune se contente d’affirmer qu’elle respecte le PADD, ce que nous contestons. Ce respect du PADD ne saurait être implicite et il convient que la mairie le justifie.

Motifs du changement

Sur la même p.4, les changements proposés sont justifiés par “des difficultés d’application en matière d’instruction ou des évolutions communales”.
La note de présentation ayant notamment pour objectif d’informer les citoyens et toutes les personnes concernées, cette explication laisse les lecteurs sur leur faim…
Si on peut à la rigueur comprendre que des difficultés d’instruction soient trop techniques pour être explicitées, il en est autrement des “évolutions communales” ; de quoi s’agit-il exactement ? 
Le principal événement depuis l’approbation du PLU en décembre 2019 est l’arrivée d’une nouvelle majorité municipale. L’évolution, non explicite, qui transparaît dans les modifications de règlement est la volonté de limiter la densification et de réserver Lancieux aux résidents secondaires et aux propriétaires aisés, en rendant quasi-impossible l’accession au logement pour les actifs aux revenus moyens, en particulier ceux qui travaillent sur la commune. Ces nouvelles orientations sont clairement contraires au PADD en vigueur.

Annexe 2.

Remarques sur la note de présentation – Réduction de la zone Uc

Modification du tracé de la zone Uc centre bourg

Il est proposé d’exclure la rue de la plage de la zone Uc. Bien que cela diminue un peu les possibilités de densification, ce choix est compréhensible.

Modification de la hauteur et de l’emprise dans la zone Uc

Il est proposé de diminuer la hauteur maximum de 12m à 10,5m et de limiter l’emprise au sol à 0,5 (alors qu’il n’y avait aucune limitation auparavant).
Quel est l’impact sur les possibilités de densification ? Aucune information n’est donnée dans la note. 
Or le SCoT précise dans l’objectif 9 “les autorités compétentes en matière de document d’urbanisme local analysent la capacité de densification et de mutation des espaces bâtis, en tenant compte des formes urbaines et architecturales. Une part significative de cette capacité est mobilisée pour atteindre les objectifs de production de logements.”
Cet objectif est bien traduit dans le PADD en vigueur qui indique en préambule p.4 l’objectif “Un minimum de 50% de la production de nouveaux logements réalisée dans l’enveloppe urbaine”.
La hauteur maximum actuelle permet de réaliser des petits immeubles constitués d’un rez-de-chaussée, deux étages et combles aménagés (comme le permettent également les communes littorales voisines). La réduction de 1,5m conduit en fait à supprimer un niveau. 

La restriction d’emprise au sol limite également la constructibilité.
Les chiffres de hauteur et d’emprise de l’actuel PLU avaient été retenus pour atteindre les objectifs de densification du PADD ; leur modification rend le respect du PADD extrêmement difficile, voire impossible. Elle ne saurait être acceptée sans démonstration de la façon dont la commune respectera le PADD.

Annexe 3.

Remarques sur la note de présentation – Élargissement de la zone Ub

Sous le terme “élargissement” se cache en fait la transformation d’une part très importante de la zone urbaine du bourg, dont la note prend soin de ne pas chiffrer l’étendue.
La zone Ub bord de mer existante est maintenue sans modification. Il est en effet souhaitable de préserver le proche bord de mer de tout excès de construction qui défigurerait le paysage.
Mais, sur une part importante de la zone U existante, est créée une nouvelle et très importante zone Ub2, conduisant, là encore, à une diminution de hauteur (9m au lieu de 10,5m) et d’emprise au sol (0,3 au lieu de 0,5).
L’objectif est clairement d’empêcher toute évolution de la zone.
Une fois encore, ces propositions visant à geler les constructions existantes sont en opposition avec les objectifs de densification de la zone urbanisée et de l’accueil de populations, en totale contradiction avec le PADD qui précise en p.12 dans son axe 2 “promouvoir une commune vivante toute l’année” : “Permettre de produire une offre de logements accessibles aux primo accédants et aux ménages actifs (locatifs sociaux et accession abordable), en compatibilité avec le PLH et le SCOT”.

Annexe 4.

Remarques sur le respect du SCoT – Extension et densité

Quelle consommation de foncier ?

Un des objectifs majeurs du SCoT est de limiter la consommation foncière. En particulier, le SCoT impose pour Lancieux une consommation maximale de 11 ha (objectif 7) et une densité minimale correspondante de 24 logements à l’hectare (objectif 4). 
Pour permettre aux communes de gérer leur urbanisme de façon harmonieuse, ces valeurs sont considérées comme une moyenne, c’est-à-dire qu’il est admissible que des zones soient construites avec moins de 24 logements à l’hectare sous réserve que, dans d’autres secteurs et en particulier en renouvellement urbain, les constructions soient plus denses.
Pour piloter cette gestion de la consommation foncière, la commune doit recenser d’une part les terrains nouvellement construits et d’autre part le nombre de nouveaux logements construits sur le territoire, pour s’assurer du bon respect des objectifs du SCoT.
Où en sommes-nous à Lancieux ? La mairie ne fournit pas ces informations

Quelle densification ?

L’objectif 9 du SCoT stipule : “les autorités compétentes en matière de document d’urbanisme local analysent la capacité de densification et de mutation des espaces bâtis, en tenant compte des formes urbaines et architecturales. Une part significative de cette capacité est mobilisée pour atteindre les objectifs de production de logements.”
Le PADD prend en compte cet objectif en fixant : “Un minimum de 50% de la production de nouveaux logements réalisée dans l’enveloppe urbaine”.
Où en sommes-nous à Lancieux ? Où est l’analyse de l’impact des dispositions projetées sur la capacité de densification ?

Annexe 5.

Remarques sur le “logement accessible”

De quoi parle-t-on ?

A Lancieux, les résidences secondaires sont majoritaires et, parmi les résidents principaux, les retraités sont particulièrement nombreux. Cette population permanente, ainsi d’ailleurs que les résidents secondaires, ont besoin, dans leur vie quotidienne, de services divers rendus par une population plus jeune résidant en permanence sur le territoire.
Cette population qui vit de l’économie résidentielle peut-elle se loger ? 
Même avec des revenus considérés comme corrects, la réponse est non ; le prix des terrains et des logements est devenu tel que ce n’est pas possible dans le cadre du marché concurrentiel.

Depuis plusieurs années, on constate l’augmentation des prix des logements sur le territoire attractif de la côte d’émeraude, dont fait partie Lancieux.
Il faut donc une intervention publique pour que chacun puisse trouver à se loger et les offices publics de HLM sont faits pour cela.
Le logement accessible concerne par exemple, un couple bi-actif avec deux enfants et un revenu net de 4000 € par mois pour les deux. Un tel couple ne peut pas acheter à Lancieux, mais est éligible aux logements d’un bailleur social.
Dans l’axe 2 du PADD, l’objectif “Permettre de produire une offre de logements accessibles aux primo accédants et aux ménages actifs (locatifs sociaux et accession abordable), en compatibilité avec le PLH et le SCoT” nécessite une politique volontariste.
Les limitations de densification proposées dans ce projet de modification du PLU rendent cet objectif encore beaucoup plus difficile à atteindre.
En centre bourg, les dispositions actuelles du PLU permettent la réalisation de maisons de ville (absence de contrainte sur l’emprise au sol) et de petits immeubles locatifs (R+2+combles). Compte tenu de la rareté des terrains disponibles, ces petits immeubles se limiteraient à quelques unités, mais ils permettraient cependant de loger quelques actifs travaillant sur la commune, conformément aux orientations voulues par le PADD. Les dispositions proposées suppriment ces possibilités.
Par ailleurs, aucune proposition de modification ne vient tenter de contrebalancer ces restrictions. La modification ne propose pas de retenir l’option 1 du plan local de l’habitat N°2 (p32) de la communauté de communes de la côte d’émeraude, qui fixe deux modalités possibles pour la réalisation de logements sociaux « pour tout programme de 5 logements et plus » :

1- Par programme au niveau du permis de construire pour les zones urbaines bâties et non bâties ;

2- Pour l’ensemble d’une zone dans le cadre d’opérations groupées de type ZAC, Lotissements, … pour les zones à urbaniser (AU).

Le PLU actuel ne prend en compte que la modalité d’opérations groupées ce qui limite la mixité sociale et, de surcroît, rend encore plus facile des opérations immobilières purement spéculatives, en direction de propriétaires aisés.
Nous proposons donc que soit ajouté un point supplémentaire à cette modification du PLU en ajoutant la première modalité du PLH pour les logements sociaux.

PLU. La mairie compte-elle respecter ses obligations pour que chacun puisse se loger ?

Une nouvelle fois, nous nous interrogeons sur les orientations de la municipalité dans le cadre de la modification du Plan Local d’Urbanisme.

 

La commune a élaboré des documents de modification du PLU (maintenant disponibles sur le site internet de la mairie) et organisé une réunion publique le 9 juillet à laquelle nous avons participé. 

La municipalité prétend que les obligations de la commune, notamment vis-à-vis du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale du pays de saint Malo), sont respectées. Pourtant, certaines modifications proposées dans le PLU sont contraires aux objectifs du SCoT que chaque commune doit obligatoirement prendre en compte.

Pour rappel, en France, et en particulier sur notre territoire, les constructions de logements ont entraîné une forte consommation de terres agricoles, depuis plusieurs dizaines d’années. La législation nationale, puis le SCoT du Pays de Saint Malo (élaboré et voté par les représentants des communes et des communautés de communes), ont considérablement limité la possibilité de construire sur des terres agricoles. Au niveau régional, le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires) a même l’objectif d’une consommation nulle.
Pour Lancieux, le SCOT dans son Document d’Orientation et d’Objectifs prescrit une consommation d’au plus 11 hectares (objectif 7), avec une production d’au moins 24 nouveaux logements pour chaque hectare consommé (objectif 4). Il s’agit d’un comptage global à l’échelle de la commune. Pour gérer un urbanisme harmonieux, la commune peut donc choisir une densité plus faible dans certaines zones et plus forte dans d’autres. De plus, tout nouveau logement construit sur une parcelle déjà construite ne “coûte” pas de surface.
En résumé, pour garantir le respect des objectifs 4 et 7 du SCoT, la commune doit compter d’une part toutes les nouvelles surfaces bâties et d’autre part tous les nouveaux logements construits. Où en est-on ? Mystère !

D’autre part, le SCoT prescrit (objectif 9) l’analyse de la capacité de densification en précisant que “une part significative de cette capacité est mobilisée pour atteindre les objectifs de production de logements”.
Si l’on souhaite éviter de bétonner les terres agricole et naturelles, il faut donc construire prioritairement dans les secteurs déjà urbanisés.
La commune propose, au contraire, de diminuer fortement l’emprise au sol et les hauteurs, y compris dans le centre ville, sans la moindre analyse de l’impact, très important selon nous, sur les capacités de densification.

La commune semble également n’avoir pas lu ni l’objectif 11 du SCoT qui concerne l’offre locative et le parc immobilier varié, et qui précise qu’il convient d’ “assurer la production de logements individuels groupés, intermédiaires et collectifs afin de favoriser les mixités urbaines” ni l’objectif 14 “la production de logements assure, l’accessibilité à tous, à travers la production d’une offre de logements à coût abordable” . 
Au cours de la réunion publique du 9 juillet, la maire a affirmé clairement son attachement à la réalisation de logements accessibles aux actifs travaillant sur le territoire. Tout en saluant ce discours que nous approuvons, nous constatons que le projet présenté conduit à l’impossibilité de construire des logements accessibles à tous, dont des logements sociaux, et semble fait dans l’unique but de réserver Lancieux aux résidents secondaires et aux retraités aisés.

Tout cela est inacceptable. Nous demandons que ce projet de modification soit profondément revu pour respecter le SCoT.
Notre demande ne correspond pas à une lecture légaliste et tatillonne de la réglementation, mais à l’objectif d’une urbanisation harmonieuse, préservant les mixités sociale et générationnelle nécessaires à l’équilibre de notre commune, au bénéfice de tous ses habitants.
Nous reviendrons sur les détails des modifications du PLU dans un prochain article (voir ici).

Communiqué de presse. Établissement pour personnes âgées à Lancieux.

OUI A LA CONCERTATION, NON A LA PRÉCIPITATION !

Depuis juin 2020, la nouvelle municipalité de Lancieux s’est engagée dans des projets dont les habitants peinent à appréhender la démarche. La vidéosurveillance, l’urbanisme, le projet d’établissement pour personnes âgées, sont, par exemple, des sujets majeurs pour notre commune. Or, s’il est certain que la crise sanitaire actuelle ne facilite pas les discussions avec la population, elle ne saurait justifier des décisions dans la précipitation sans un minimum de concertation avec les habitants.

Concernant le projet de construction d’un établissement pour personnes âgées, nous apprenons par la presse que le conseil municipal a voté un engagement de principe pour que la société « âges et vie » réalise un immeuble pour personnes âgées sur 2800m2 de terrain, à côté du parking de la mairie. Cette petite société est une filiale du groupe financier Korian. Au conseil municipal du 18 février, la municipalité envisage de vendre ce terrain entre 50000€ et 75000€, soit moins de 30€/m2, voire moins de 20€/m2 ! Que penser de cette façon de gérer financièrement les biens communs des lancieutins ?Il est prévu 16 chambres individuelles avec salle d’eau ; la cuisine commune permet certes une convivialité, mais limite la liberté et l’intimité de chacun. Cela correspond-il aux demandes des lancieutines et des lancieutins ?  Nul ne le sait ! 
D’où nos questions sur ce projet :

  • Y a-t-il un plan d’aménagement de ce secteur convoité ?  Si oui, pourquoi n’est-il pas communiqué et mis en débat ? Sinon, que penser d’une éventuelle décision de brader une partie de cet espace précieux, sans examen des conséquences sur l’ensemble du secteur ?
  • Quelles études comparatives ont été menées pour choisir le prestataire ?
  • Quelles sont les motivations qui ont conduit à choisir un groupe financier international plutôt que l’office public de l’habitat senior de St Malo ou toute autre entreprise sociale non lucrative ?
  • Y a-t-il des places réservées aux lancieutines et lancieutins à revenus modestes ?
  • Pourquoi cette précipitation ?

Il apparaît que pour ce dossier comme pour d’autres, ce qui concerne directement les habitants de Lancieux mérite une concertation avec les citoyens. Il est urgent d’attendre !

Nous demandons que la mairie organise des débats publics avant toute décision, conformément à l’engagement pris au conseil municipal de novembre 2020.


Dans ce contexte, 
suivant les valeurs et les principes de la “charte de la participation du public” du Ministère de la Transition Écologique, qui, dans son préambule, proclame que « toute personne doit pouvoir participer à l’élaboration d’un projet qui la concerne », 
soucieux de favoriser la démocratie locale, l’intérêt général, le suivi et la participation citoyenne à la politique municipale concernant les enjeux sociaux, environnementaux à Lancieux, 
indépendants des élus municipaux, de la majorité comme de la minorité,
des habitant-e-s ont décidé de fonder l’association LANCIEUX CITOYENNE.
Nous invitons les lancieutines et lancieutins intéressés par ce beau projet à nous rejoindre.

Les porte-paroles de LANCIEUX CITOYENNE sont d’anciens élus locaux :

Bernard DUBOIS, ancien Vice-Président de la Communauté de Communes Côte d’Émeraude
Vincent GAZEILLES, ancien Conseiller Général des Hauts-de-Seine