Demande de concertation concernant le projet d’antenne relais à Lancieux

 

Madame le Maire,

Via une information en toute fin du dernier Conseil municipal, nous avons appris qu’une antenne relais de téléphonie mobile allait possiblement être implantée sur un terrain proche des hameaux de la Prévotais et de l’Anerie.

Cette information a entrainé une réaction compréhensible des riverains de ces hameaux et ne va pas sans poser quelques questions.

Le 2 février 2023, dans une réponse à une question du Sénat relative à ce sujet, le ministre de l’intérieur précisait qu’ « En application de l’article L. 34-9-1 du CPCE, toute personne souhaitant exploiter une antenne relais doit transmettre un dossier d’information au maire un mois avant le dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme. Le maire doit ensuite mettre ce dossier d’information à disposition des habitants de la commune, qui à la suite de cela peuvent formuler des observations, notamment manifester leur opposition au projet. »

Conformément à la procédure décrite par le ministre, pouvez vous nous faire connaitre les modalités d’information et de consultation des habitants que vous comptez mettre en œuvre ?

Vous le savez, notre association souhaite favoriser la participation citoyenne et la discussion avec les élus pour aboutir à des projets en accord avec l’intérêt général de la commune et des ses habitants. Merci de nous rassurer sur votre volonté de rentrer dans une légitime phase de concertation avec la population et le collectif de riverains impliqués dans ce dossier d’antenne relais avant de signer toute autorisation d’urbanisme y afférant.

Nous restons à votre disposition pour tout échange que vous jugerez souhaitable.

Recevez nos meilleures et vigilantes salutations.

Vincent Gazeilles et Bernard Dubois
pour Lancieux Citoyenne

 

voir https://www.senat.fr/questions/base/2022/qSEQ221103901.html

 


Le 8 novembre 2023, nous avons été reçu par Mme Delphine Briand, Maire de Lancieux.

La mairie accepte le principe d’une réunion entre les habitants impliqués dans ce dossier et les opérateurs ou leur représentants dès que le projet sera officiellement reçu.

En substance, la maire, qui n’a pas demandé au prestataire des opérateurs le détail des besoins (carte de couverture), nous a dit ne pas être favorable à cette implantation mais pense ne pas pouvoir s’y opposer frontalement dans le cadre du déploiement des réseaux de téléphonie mobile classé projet d’utilité publique.

Ce point est à relativiser très largement sachant que Lancieux n’est aucunement considérée comme une zone blanche.

D’après cartoradio, Bouygues, Orange et Free sont déjà à Ploubalay et St Briac en 5G. Soit 3 opérateurs sur 4.

Et, SFR qui est à St Jacut, peut être hébergé par Bouygues d’après une récente décision de l’ARCEP de cet été (voir https://www.igen.fr/telecoms/2023/07/sfr-et-bouygues-telecom-pourront-aussi-mutualiser-leurs-reseaux-5g-138423)

La relative saturation d’été du fait d’une augmentation de population ne peut donc être assimilée à une absence de couverture justifiant des implantations sans discussion.


Lancieux le 3 décembre 2023

 

Madame le Maire

Nous vous remercions de votre accueil lors de notre rencontre du 8 novembre dernier durant laquelle nous avons évoqué le projet d’antenne de téléphonie mobile à Lancieux.

Nous avons noté votre accord concernant une rencontre entre les habitants impliqués dans ce dossier et les opérateurs ou leur représentants dès que le projet sera officiellement reçu.

Vous nous avez dit l’impossibilité pour la mairie de s’opposer à ce projet du fait du programme national de déploiement des réseaux de téléphonie mobile, programme classé d’utilité publique.

Ce point est toutefois à relativiser largement sachant que la ville de Lancieux n’est aucunement considérée comme une zone blanche. D’après le site cartoradio, Bouygues, Orange et Free sont déjà à Ploubalay et à St Briac en 5G. Soit 3 opérateurs sur 4. Et SFR qui est à St Jacut, peut être hébergé par Bouygues d’après une récente décision de l’ARCEP de cet été (voir https://www.igen.fr/telecoms/2023/07/sfr-et-bouygues-telecom-pourront-aussi-mutualiser-leurs-reseaux-5g-138423)

La relative saturation d’été du fait d’une augmentation de population ne saurait être assimilée à une absence de couverture justifiant des implantations sans discussion.

Afin d’être en mesure de discuter concrètement de ce projet il nous semble donc indispensable que la mairie obtienne du prestataire des opérateurs le détail des besoins et la carte de couverture actuelle.

Dans l’attente d’être invités à cette rencontre entre opérateurs et population intéressée, veuillez recevoir nos salutations les meilleures.

Vincent Gazeilles et Bernard Dubois pour Lancieux Citoyenne

Enquête sur la sécurité à Lancieux : nous prendrait-on pour des idiots ?

Après un premier épisode concernant la sécurité et la vidéosurveillance il y a quelques mois, la mairie poursuit son obsession via un questionnaire distribué avec le journal « La mouette » de novembre.


Favoriser la concertation est une excellente démarche. Mais ici, cette démarche est-elle sincère, a-t-on envie d’un débat éclairé ou bien ne nous prendrait-on pas légèrement pour des idiots ?
Des questions qui peuvent légitimement se poser en analysant le questionnaire.

Après quelques questions concernant la vitesse des véhicules, les sujets de la vidéosurveillance et des voisins vigilants sont abordés d’une façon si particulière que l’on peut s’interroger sur l’objectif de l’enquête…
Les questions, les voici :

Question mairie : Vous sentez vous entièrement en sécurité à Lancieux ? oui/non, pourquoi ?
Le mot « entièrement » ou « vraiment » dans une question de ce genre participe à ce qu’on appelle une question orientée. Le risque zéro n’existant pas et la sécurité totale non plus, il est probable que la majorité des réponses seront négatives même si Lancieux n’est pas une zone dangereuse. Il est presque amusant de voir que, pour aboutir au dispositif que la mairie souhaite installer coûte que coûte, elle en vienne à pousser les habitants à considérer que leur ville est moins sûre qu’il n’y paraît.
Une démarche particulièrement surprenante de la part d’une commune qui bénéficie d’un fort tourisme familial.

Question mairie : Pensez-vous que la vidéo-protection (images conservées 20 jours maximum et consultables uniquement par les forces de l’ordre et dans le strict cadre d’une enquête ordonnées par celles-ci) contribuait à améliorer la sécurité contre la délinquance, les incivilités, les dégradations, les cambriolages ?
Que penser de cette question fourre-tout au sujet de la vidéosurveillance où se retrouve amalgamé l’ensemble des faits délictueux imaginables ? Avec cet inventaire complet, l’auteur du texte espère sans doute qu’un des items conduira à une réponse positive à la question. La ficelle est un peu grosse.

Mais surtout, le fait que la personne sondée « pense » (pensez-vous) que tel ou tel système est utile ou non est-il une preuve de l’efficacité dudit système justifiant sa mise en œuvre ? Bien sûr que non !
Nous nous trouvons ici au cœur d’une manœuvre consistant à appuyer d’éventuels choix politiques sur une simple impression populaire, impression non étayée par des résultats scientifiques et sociologiques.

Ces études scientifiques existent pourtant et la mairie ne peut les ignorer. Voilà plus de vingt ans que la vidéosurveillance est en service dans nombre de territoires. Contrairement à ce qu’affirme la mairie sans aucun argument, elle n’a quasiment aucune incidence sur la prévention des faits délictueux et le système envisagé par la mairie ne permet, que dans de très rares cas, de retrouver les auteurs d’infractions (moins de 5%, voir les études de Laurent Mucchelli, Directeur de recherche au CNRS vous-etes-filmes-enquete-sur-le-bluff-de-la-videosurveillance).

Du coté de la concertation, rappelons qu’il y a quelques mois, une pétition contre la vidéosurveillance à Lancieux avait recueilli près de 150 signatures. Pas de quoi modifier l’envie pressante de la mairie dirait-on.

Question mairie : Est-ce que s’entraider entre voisin pour signaler des anomalies de mouvement près des habitations est une bonne chose ? oui/non, pourquoi ?
Qui répondra « non » au principe d’entraide ? Peu de monde, c’est certain. La difficulté, y compris dans la formulation de la question, est bien de savoir ce qui constitue une « anomalie de mouvement » et ce qui appelle à la signaler. Une problématique essentielle à laquelle un sondage ne peut répondre.

Question mairie : Pensez-vous qu’informer les forces de l’ordre de quelque chose d’anormal autour de chez soi contribue à renforcer leur réactivité et leur efficacité ? oui/non, pourquoi ?
Ici encore, vu la formulation, les réponses sont largement prévisibles. La question corollaire est donc : à quoi sert cette question ? N’est-on pas au milieu d’une manipulation pour recueillir facilement des soutiens. Quel que soit le projet à suivre, la méthode n’est pas correcte.


La municipalité de Lancieux s’est visiblement forgée la conviction qu’il fallait faire « quelque chose » contre quelques faits et cambriolages dont toutes les villes françaises sont hélas victimes. Selon la mairie, il y a eu 56 cambriolages en près de 4 ans soit 1,2 par mois. C’est toujours trop mais Lancieux reste une ville très sûre.

La sécurité des habitants est un vaste sujet. S’il ne faut certainement pas le négliger, il est important d’éviter la gesticulation et les gadgets techniques, inefficaces et dispendieux qui, de surcroît, induisent une atmosphère anxiogène sur un territoire apaisé.
Quels sont les projets des villes de notre taille qui ont donné satisfaction, c’est-à-dire des résultats concrets et pas un simple effet d’esbroufe ?

CONCRÈTEMENT…

Il aurait été intéressant d’en savoir un peu plus sur les conditions de dépouillement et l’analyse de cette pseudo enquête que l’on peut remplir anonymement autant de fois qu’on le souhaite sur Internet en pouvant même, à une même question, de répondre oui et non en même temps ! Qu’en fera la mairie ?
A quand un groupe de travail sur la concertation et la démocratie locale ?

Concernant la sécurité routière à Lancieux, nous demandons la création d’une commission extra-municipale dédiée pour avancer concrètement en matière d’aménagements adaptés, notamment pour les cyclistes et les piétons.
Dans cette attente, nous participerons au futur groupe de travail sécurité que la municipalité souhaite créer. A ce jour, nous ne connaissons rien de ses objectifs et modalité de travail. A suivre donc.

Concernant les citoyens relais des forces de l’ordre, ce dispositif pourra peut-être marginalement prévenir quelques délits. Il pose la question de la formation, de la démarche, de l’étendue des missions, voire de la sécurité physique des intervenants dont ce n’est pas le métier. On aimerait en savoir davantage. La mairie annonce un café débat dont le thème sera la sécurité. Ce débat est prévu le 18 décembre prochain.

Concernant la vidéosurveillance, nous dénonçons un projet aussi inutile que coûteux pour notre commune. On nous parle de subventions pour amoindrir le coût de cet équipement. Mais les subventions départementales, régionales ou nationales sont également issues de nos contributions fiscales.
Tout en étant inefficace, ce projet municipal de vidéosurveillance est également un pas vers la banalisation des systèmes plus sophistiqués de fichage et autres reconnaissances faciales qui menacent, à terme, l’ensemble de nos libertés individuelles.

Dans ce contexte, via notre pétition, nous vous invitons vivement à demander aux élus de Lancieux de ne pas installer de système de vidéosurveillance dans l’espace public.

 

Mais pourquoi …?

Mais pourquoi avez-vous créé Lancieux Citoyenne ?

On nous pose parfois cette question concernant notre démarche et chacun y va de son hypothèse, plus ou moins élaborée.

Pour embêter les élus et la majorité municipale

Pourquoi voudrait-on qu’on cherche à nuire aux élus ? Plusieurs d’entre nous l’ont été dans le passé et savent la difficulté du travail à accomplir. Ils ont davantage besoin d’aide que de critiques stériles.

Pour aider la minorité municipale

La liste minoritaire a obtenu 40% des voix et donc 4 sièges au conseil municipal ? Elle est composée de grandes personnes tout à fait capables de se faire entendre sans notre appui

Pour compenser la frustration de ne pas/plus être élus

Comment être frustré de ce qu’on a pas recherché ? Nous pensons justement possible et souhaitable de travailler intelligemment aux dossiers touchant la commune sans forcément être membres d’un exécutif.

Pour occuper son temps libre, faute d'autres loisirs

Eh bien ce n’est pas ça non plus !

Une explication de nos motivations n’est donc peut-être pas inutile.

Nous vivons dans un pays libre et démocratique. C’est une évidence pour nous en France, ça ne l’est pas dans bien des pays.
Ce bien précieux doit être entretenu de toutes les façons possibles. Au delà des périodes électorales, la participation citoyenne à la vie de la cité est le socle de base de toute vraie démocratie.
Les élu/e/s n’ont pas tout le savoir et toutes les solutions, les habitants non plus. Un travail commun est une formule gagnante pour toutes et tous.

La France compte un nombre très élevé de petites communes comme Lancieux. C’est à la fois une richesse et un danger ; richesse liée à la proximité possible entre élus et administrés, danger lié à la complexité des enjeux que doivent gérer de petites équipes municipales.

Il y a quelques décennies, certains concevaient la démocratie locale comme une forme de délégation totale, donnée aux élus par les citoyens à l’occasion de l’élection, pour la durée du mandat. Dans un monde complexe et changeant, avec des citoyens éduqués, une telle conception ne tient pas. C’est pourquoi nombre de municipalités mettent en place des dispositifs de participation citoyenne, que ce soit sous la forme de commissions extra-municipales, de comité consultatif, de groupes de travail ouverts sur certains sujets.

A Lancieux, au début du mandat actuel, on vit apparaître dans la presse un projet de vidéosurveillance sans la moindre concertation, puis un projet de gestion de résidence pour personnes âgées, également élaboré exclusivement par les élus, sans faire participer les personnes de la commune qui pouvaient apporter leur compétence pour améliorer le projet.

Les propositions faites, de façon informelle, à la municipalité de créer des instances de participation citoyenne étant restées sans réponse concrète, nous avons décidé de créer l’association (loi de 1901) Lancieux Citoyenne pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de s’exprimer sur les questions qui concernent Lancieux.

Nous sommes particulièrement sensibles aux questions environnementales et sociales du quotidien, liées notamment au logement, à la mobilité, à la consommation et production d’énergie, à la biodiversité.

Par la mise en place de cet outil associatif, nous espérons favoriser la compréhension des enjeux locaux et la participation collective aux projets locaux, indépendamment et si possible avec les élus municipaux dont respectons les mandats.

Paradoxalement, l’avenir de Lancieux Citoyenne est principalement entre les mains de la majorité municipale ; si celle-ci organisait une réelle démocratie participative (on en est bien loin…) guidée par des valeurs de solidarité et de développement durable, l’utilité de Lancieux Citoyenne pourrait se réduire considérablement.

Pour le moment, comme cela s’est produit à l’occasion de l’enquête publique sur la “modification” du PLU, la structure associative de Lancieux Citoyenne a un rôle à jouer sur notre commune.

Et, petit moment de publicité, si vous partagez nos motivations, notre envie de travailler dans le sens de l’intérêt général, n’hésitez pas à nous contacter pour travailler ensemble !